Les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies ont défini un programme de transformation visant à mettre fin à la pauvreté, à lutter contre la dégradation de l’environnement et à réduire les inégalités, le tout d’ici à 2030. Mais les ODD n’ont pas fixé d’objectif pour gouverner ce qui est peut-être la force la plus puissante définissant l’avenir de l’humanité : l’ère numérique.
La déclaration de Montréal a été préparée à partir des discussions tenues lors d’un atelier organisé en 2019 à Montréal, au Canada, dans le cadre d’une série d’ateliers sur l’IA et la société, financée par l’Institut canadien d’études avancées (CIFAR) en partenariat avec Recherche et Innovation du Royaume-Uni (UKRI) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de France, et organisée par Future Earth, le bureau de l’intelligence artificielle du Royaume-Uni, l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et des technologies numériques (OBVIA), et le CNRS. L’atelier a réuni 29 participants du monde entier pour explorer les questions liées aux Perturbations numériques pour la durabilité (Agenda D^2S), en mettant l’accent sur les actions à court terme.
Nous demandons aux dirigeants des entreprises, des gouvernements et de la société civile de reconnaître que la construction d’un monde équitable et sans danger pour le climat nécessite un effort conscient pour orienter les transformations sociétales qui découlent du développement et du déploiement des nouvelles technologies numériques.
Télécharger le rapport PDF : La déclaration de Montréal sur la durabilité à l’ère numérique
Citer comme suit: Sustainability in the Digital Age. (2020). The Montreal Statement on Sustainability in the Digital Age. https://doi.org/10.5281/zenodo.7140314
Plus d’infos: https://www.facebook.com/futureearth.org/videos/1618480594968561/
Aperçu des principaux éléments
Une action immédiate est requise dans cinq domaines spécifiques, qui sont décrits ci-dessous :
Établir un nouveau contrat social pour l’ère numérique, qui aborde les droits individuels, la justice et l’équité, l’accès inclusif et la durabilité environnementale ;
Assurer qu’il y ait un accès ouvert et transparent aux données et aux connaissances, un élément essentiel pour atteindre la durabilité et l’équité ;
Favoriser les collaborations publiques-privées afin de développer et gérer l’intelligence artificielle et les autres technologies pour soutenir la durabilité et l’équité ;
Promouvoir la recherche et l’innovation afin de diriger les transformations numériques vers la durabilité et l’équité ; et
Soutenir la communication, l’engagement et une éducation ciblés pour faire avancer le contrat social.
Les collaborateurs et les approbateurs réfléchissent à la déclaration de Montréal
Aujourd’hui, l’humanité est interconnectée et dépendante des mondes numérique et naturel. Par conséquent, la lutte contre la crise climatique et l’agenda plus large de la durabilité, ainsi que la recherche d’un avenir numérique juste et équitable, sont des programmes de plus en plus imbriqués. Il est temps de reconnaître la nécessité d’œuvrer en faveur d’un nouvel ODD – l’ODD 18, qui vise à garantir que l’ère numérique favorise les personnes, la planète, la prospérité, la paix et les partenariats.
Amy Luers – Conseillère principale, Durabilité à l’Ère Numérique
J’invite nos dirigeants à donner suite à la déclaration de Montréal sur la durabilité à l’ère numérique, élaborée sous la direction de Future Earth et en collaboration avec de nombreux partenaires internationaux. Le développement d’innovations numériques telles que l’intelligence artificielle, qui transforment nos sociétés et peuvent être source de croissance et de progrès, devrait se faire parallèlement à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies, afin de créer un monde sûr sur le plan climatique, durable et équitable.
Rémi Quirion – Scientifique en chef du Québec
Comme le souligne cette déclaration de Montréal, à mesure que le pouvoir des technologies numériques telles que l’IA augmente, je pense qu’il devient d’autant plus important d’établir des normes sociales et d’encourager les efforts en faveur d’une gouvernance plus sage – pour minimiser les abus – et d’orienter les investissements technologiques vers l’amélioration de la société – l’IA pour le bien social, par exemple la lutte contre le changement climatique – plutôt que vers une concentration supplémentaire de la richesse, du pouvoir et de l’inégalité qui risque de s’ensuivre, au détriment de la durabilité et d’une société juste.
Prof. Yoshua Bengio – A.M. Prix Turing, 2018; directeur scientifique, Mila; Professeur titulaire, Université de Montréal; Co-fondateur, Element AI
Les technologies de l’IA ont un rôle inévitable à jouer dans la réduction des contributions mondiales à la crise climatique. En adoptant la quatrième révolution industrielle, nous pouvons consciemment créer un avenir pour le développement de l’IA qui soit juste et équitable pour la planète. La déclaration de Montréal sur la durabilité à l’ère numérique décrit les domaines de collaboration nécessaires pour atteindre cet objectif. L’ampleur des bouleversements nécessaires pour parvenir à des émissions nettes nulles exige une transformation complète de nos économies et de nos sociétés, et doit être intégrée dans les stratégies nationales si nous voulons que nos paroles soient suivies d’actes. Le Royaume-Uni, qui a légiféré en faveur de l’objectif « zéro émission nette », relève le défi et poursuit sur cette voie en tant que membre fondateur du Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle (GPAI), une initiative internationale et multipartite visant à orienter le développement et l’utilisation responsables de l’intelligence artificielle, sur la base des droits de l’homme, de l’inclusion, de la diversité, de l’innovation et de la croissance économique.
Sana Khareghani – Directeur adjoint, Chef du bureau de l’intelligence artificielle, UK
Nous devons miser gros sur les technologies numériques, car elles offrent le type de pouvoir de transformation exponentiel nécessaire à la réalisation des ODD. Nous faisons de grands progrès dans l’application des technologies numériques pour relever les défis du développement durable, mais nous ne coopérons pas encore suffisamment entre les secteurs public et privé pour obtenir l’ampleur, la rapidité et l’orientation du changement dont nous avons besoin. Nous devons de toute urgence prendre des mesures plus concertées pour gouverner le secteur technologique et construire un écosystème numérique au service des personnes et de la planète.
David Jensen – Responsable de la consolidation de la paix en environnement, Programme des Nations unies pour l’environnement
Les technologies numériques jouent un rôle majeur dans l’évolution de la société et de l’environnement dont nous avons besoin pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD). Alors que le COVID-19 perturbe les économies, exacerbe les inégalités et freine les progrès en matière de développement, les pays qui ont une culture de l’innovation plus forte et une infrastructure numérique plus développée ont pu atténuer les effets négatifs de la crise et s’engager plus rapidement sur la voie de la reprise. La technologie numérique a montré qu’elle pouvait être un catalyseur de développement. La déclaration de Montréal sur le développement durable à l’ère numérique définit un cadre de collaboration important pour permettre ce travail essentiel.
Robert Opp – Directeur des affaires numériques, PNUD
Element AI croit fermement que nous avons le devoir civique de contribuer au bien-être environnemental et social, et c’est pourquoi nous sommes fiers de collaborer à la déclaration de Montréal sur la durabilité à l’ère numérique, et nous serons actifs dans notre engagement à répondre aux appels à l’action.
Anne Martel – Directrice administrative et cofondatrice, Element AI
La communauté scientifique internationale au sens large commence tout juste à explorer les puissantes opportunités et les profonds défis de l’ère numérique, tant pour la science que pour la société. Le CSI en a fait l’un de ses quatre domaines d’action clés. La déclaration de Montréal sur la durabilité à l’ère numérique souligne les domaines de travail importants qui doivent être poursuivis grâce à un engagement plus étroit de la science avec des partenaires politiques et des publics plus larges.
Heide Hackmann – PDG, Conseil international de la science (CSI)
Alors que la communauté internationale réfléchit à la manière dont nous pouvons répondre à la pandémie de manière à nous mettre sur la voie d’un rétablissement durable, nous reconnaissons le rôle central que jouera le monde numérique. Il est donc urgent de relever les défis de l’accès, de l’équité et de la confiance dans le secteur numérique, si nous voulons être en mesure d’orienter son énorme potentiel vers une voie qui accélérera la réalisation des objectifs de développement durable. La déclaration de Montréal constitue un guide de collaboration et d’action pour orienter la révolution numérique vers un développement durable centré sur l’homme.
Dirk Messner – Président de l’Agence allemande pour l’environnement (UBA)
Le système numérique est planétaire, nous avons besoin d’une coopération et d’une consultation approfondies pour établir un système de gouvernance mondiale juste et équitable.
Lyse Langlois, Ph.D. – Directrice exécutive, Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique (OBVIA)
L’IA transforme notre façon de vivre et de travailler. Il est donc essentiel que nous agissions maintenant pour trouver des solutions qui favorisent la confiance, l’équité, l’inclusion et la durabilité. Dans le cadre du programme AI & Society du CIFAR, nous avons eu le plaisir de soutenir l’atelier international qui a catalysé certains des premiers travaux d’élaboration de la déclaration de Montréal.
Rebecca Finlay – Vice-présidente, Engagement et politique publique, CIFAR
La déclaration de Montréal sur la durabilité à l’ère numérique décrit les domaines de collaboration cruciaux nécessaires pour exploiter efficacement les technologies numériques afin d’obtenir des résultats positifs en matière d’environnement et d’équité. Par exemple, nombreux sont ceux qui sont optimistes quant à la transparence sans précédent rendue possible par l’ère numérique et à son potentiel d’amélioration de l’efficacité et de la légitimité de la gouvernance mondiale en matière de développement durable. Pourtant, la recherche suggère que la transparence n’est peut-être pas tout ce qu’elle promet d’être. À l’ère numérique, il est de plus en plus important d’examiner de près qui peut générer, accéder ou utiliser des niveaux de transparence sans précédent, et qui peut déterminer les finalités de la gouvernance.
Aarti Gupta – Professeur de gouvernance environnementale mondiale, Groupe de politique environnementale, Wageningen University
En tant qu’hôte de Future Earth, l’Université Concordia partage sa vision à travers le travail de chercheurs dans une variété de domaines, qui sont animés par la conviction que l’innovation technologique devrait fournir des opportunités pour un plus grand respect et une meilleure inclusion sociale tout en réduisant notre empreinte écologique. Ces travaux peuvent jouer un rôle clé dans l’avènement d’un avenir numérique fondé sur les principes du développement durable et qui les fait progresser continuellement. La déclaration de Montréal est une consolidation de cette vision et un appel bienvenu à une action transformatrice dès à présent.
Graham Carr – Président, Université de Concordia
Ici, à la BSC, nous nous engageons à travailler avec d’autres pour répondre à cet appel à l’action. Nous travaillons déjà dans plusieurs domaines mis en évidence dans la déclaration de Montréal en utilisant des infrastructures de calcul à haute performance et de big data pour fournir des services climatiques fiables menant à des sociétés résilientes. Nous créons des partenariats public-privé pour offrir aux parties prenantes un accès ouvert et transparent aux données et aux connaissances.
Asun Lera St.Clair – Conseiller principal, Centre de calcul de Barcelone – BSC + DNVGL Digital Assurance
Il semble souvent que la seule caractéristique de la Terre qui change plus rapidement que son environnement biogéophysique soit l’environnement de l’information. Et que sa vitesse et sa diffusion ont entraîné l’expansion de ces technologies, et de leurs applications, de manière à la fois à connecter et à diviser, à protéger ou à détruire, à favoriser l’empathie et l’action au niveau mondial ou à amplifier l’imposture, la distraction et la haine. C’est pourquoi il est crucial, comme le demande instamment la déclaration de Montréal, que ceux qui ont de l’influence contribuent à favoriser une utilisation ouverte, inclusive et générative de ces capacités, pour le bien de l’humanité tout entière et de la sphère vivante que nous appelons notre foyer.
Andrew Revkin – Directeur fondateur de l’initiative de l’Institut de la Terre sur la communication et la durabilité à l’université de Columbia
Le vaisseau Terre est fragile et nous en sommes responsables. La déclaration de Montréal sur la durabilité à l’ère numérique place les exigences en matière de conception technologique au bon niveau, afin de respecter le développement du bien-être humain en symbiose avec l’épanouissement de l’environnement. Un nouveau contrat social pour l’ère numérique est également un contrat avec notre planète, dans lequel nous devons nous engager à donner la priorité aux mesures de succès pour toute conception technologique en fonction de sa durabilité.
Raja Chatila – Professeur, Sorbonne Université, Paris
La crise actuelle montre plus que jamais pourquoi nous avons besoin d’un nouveau contrat social à l’ère du numérique. Les technologies numériques ont été une bouée de sauvetage pour de nombreuses personnes pendant la période de blocage, mais elles ont également alimenté une « infodémie » et soulevé de graves préoccupations en matière de protection de la vie privée. Il est temps d’écrire des algorithmes qui soutiennent les objectifs sociétaux en matière de bien-être et de santé de la planète.
Owen Gaffney – Rédacteur, analyste et stratège en matière de durabilité mondiale, Institut de Potsdam pour la recherche sur les incidences du climat et Centre de résilience de Stockholm, Université de Stockholm
En tant que firme de conseil en intelligence artificielle dédiée aux cas d’utilisation durable de l’IA et du Big Data, c’est avec beaucoup d’enthousiasme et de conviction que nous approuvons la déclaration de Montréal sur la durabilité à l’ère numérique et les actions primordiales auxquelles elle fait appel. La déclaration présente également des orientations claires et solides qui nous aideront grandement à nous fixer de meilleurs objectifs et à guider nos actions en tant qu’entreprise. Nous nous efforcerons de convertir ces orientations en de nombreux cas d’utilisation innovants et concrets pour nos clients.
Alexis Hannart – Directeur scientifique, Axionable