Nouvelles

Deux rapports d’experts traitent de l’avenir de la biodiversité et du climat

17 juin 2024

Temps de lecture : 4 minutes

La perte de biodiversité et le changement climatique sont des questions interdépendantes qui nécessitent une coopération et une action aux niveaux local, national et international. Deux nouveaux rapports publiés aux niveaux national et international se concentrent sur la recherche orientée vers l’action, conçue pour aider les décideurs politiques à orienter les gouvernements vers un avenir durable.

Au niveau national, Durabilité à l’Ère Numérique (DEN) et Future Earth Canada ont contribué à un rapport d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) explorant les « Besoins en matière de sciences et de connaissances pour soutenir la mise en oeuvre canadienne du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal ».

Le travail de 63 chercheuses et chercheurs, dont Éliane Ubalijoro, ancienne directrice exécutive de la DEN, et Andréa Ventimiglia, actuelle directrice de l’avancement, met en lumière les problèmes liés à la perte de biodiversité au Canada et les moyens efficaces de progresser dans le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal.

Huit concepts clés ont été identifiés dans le rapport, donnant des indications aux décideurs politiques sur les mesures concrètes à prendre pour « soutenir le changement transformateur dans la lutte contre la perte de biodiversité, notamment 1) transformer plus efficacement les connaissances sur la biodiversité en actions, 2) Centrer les peuples et les systèmes de connaissances autochtones, 3) Élargir l’optique à travers laquelle nous comprenons et abordons la conservation par le biais de la recherche en sciences sociales et humaines, 4) améliorer la collaboration entre les secteurs et au sein de ceux-ci, 5) planifier et gérer la conservation avec les utilisateurs des ressources sur le terrain, 6) améliorer la gestion des données, 7) intégrer de manière holistique les cibles du CMBKM, et 8) comprendre comment mettre à l’échelle les informations sur la biodiversité, de l’échelle locale à l’échelle nationale ».

Les co-auteur.e.s ont également suggéré « des domaines de recherche transversaux qui pourraient générer des informations importantes : 1) évaluer l’efficacité des mesures actuelles de gestion de la biodiversité, 2) développer des initiatives autochtones en matière de biodiversité pour permettre la pleine participation des peuples autochtones à la gestion de la biodiversité, 3) des efforts accrus pour inclure la recherche en sciences sociales dans la conservation, et 4) identifier la manière dont les sociétés et les cultures valorisent le capital naturel et les services écosystémiques ».

Le rapport complet est disponible dans le Federal Open Science Repository du Canada.

Sur le plan international, un nouveau rapport de la communauté Future Earth conclut que trois éléments – la transdisciplinarité, une approche systémique et la transformation de la manière dont les institutions mènent et financent la recherche – seront essentiels pour faire face au changement climatique et à la perte de biodiversité dans les années à venir.

Le rapport d’experts intitulé « Towards Sustainable Transformation – Research Priorities in Climate Change and Biodiversity » (Vers une transformation durable – Priorités de recherche en matière de changement climatique et de biodiversité) a recueilli plus de 120 contributions de la communauté issues de multiples disciplines scientifiques et a été présenté le 11 juin au bureau de la délégation de la Commission européenne à Helsinki, parallèlement au Congrès 2024 sur la recherche et l’innovation en matière de durabilité (SRI).

La direction générale de la recherche et de l’innovation de la Commission européenne a invité Future Earth à publier ce rapport d’expert.e.s indépendant.e.s afin d’éclairer le programme phare de financement de la recherche de l’Union européenne, Horizon Europe, d’une valeur de 95 milliards d’euros, pour 2025 et au-delà. L’objectif du rapport est de fournir des recommandations à la Commission européenne et à toute autre entité de recherche et de financement concernée, sur ce que la recherche sur le changement climatique et la biodiversité doit privilégier à court terme pour maximiser la pertinence sociétale et l’impact des fonds publics.

Dans ce rapport, des chercheuses et chercheurs du monde entier mettent en évidence les questions clés et les lacunes de la recherche qui pourraient avoir le plus grand impact sur l’accélération d’une transition vers la durabilité fondée sur des données probantes. Les trois éléments transversaux de tous les chapitres, à savoir la transdisciplinarité, l’approche systémique et la nécessité de transformer la recherche, sont mis en exergue à travers des sujets tels que la santé planétaire, les valeurs sociétales, la gouvernance, le rôle des instruments politiques, l’utilisation des données massives (big data) et des outils émergents, ainsi que les nouveaux paradigmes de l’échange d’informations scientifiques. Les thèmes et les questions de ce chapitre s’écartent des méthodologies universitaires traditionnelles. Ils nécessitent la collaboration d’équipes interdisciplinaires, impliquant des scientifiques de tous horizons, y compris des sciences sociales et humaines, et exigent des institutions académiques qu’elles évoluent dans leur capacité à s’engager efficacement avec les décideurs politiques et les parties prenantes.

Le rapport complet est disponible à l’Office des publications de l’Union européenne.